Un vent mauvais
Comité Social d’Administration de l’INRAE du 11 février 2025 : Déclaration liminaire
Un vent mauvais souffle aux Etats Unis, où Donald Trump, chaudement approuvé par Benjamin Netanyahou, propose de déplacer les survivants du génocide palestinien pour transformer Gaza en zone touristique. Le plan de liquidation d’un peuple, mis en œuvre sous les yeux largement indifférents des gouvernements occidentaux, apparaît au grand jour. Le droit international est encore une fois bafoué, comme c’est aussi le cas dans les projets concernant le Groenland ou Panama.
Un vent mauvais souffle à l’Assemblée Nationale quand, à la catastrophe écologique et sociale qui a frappé les habitants de Mayotte, la droite associée à l’extrême droite et au gouvernement réagit par une restriction accrue du droit du sol. En acceptant de répondre ainsi à la misère par la haine de l’autre, le gouvernement légitime encore une fois le discours raciste du Rassemblement National.
Vent mauvais encore pour les élections aux Chambres d’Agriculture en France, au vu de la progression obtenue par une organisation qui a conduit des mouvements violents, en particulier à l’encontre de l’OFB et de ses agents, à qui nous adressons nos pensées fraternelles, alors qu’ils ont été jetés en pâture par leur Premier Ministre à l’occasion de son discours de politique générale.
Toujours à l’Assemblée Nationale, un passage en force par usage de l’article 49.3 a permis de faire adopter un budget encore plus austéritaire que celui préparé par Michel Barnier et contenant des mesures anti-sociales comme par exemple la baisse de 10% des indemnités journalières pour les fonctionnaires en cas d’arrêt maladie. Alors que le déficit est la conséquence de l’appauvrissement de l’Etat depuis 7 ans par les gouvernements Macron successifs, c’est encore par la baisse des dépenses et donc par la dégradation des services publics que François Bayrou entend équilibrer son budget.
Pour l’enseignement supérieur et la recherche, c’est plus d’un milliard qui manque pour maintenir simplement les crédits 2024 majorés de l’inflation. Réduire le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, c’est sacrifier l’avenir, et ce sacrifice est fait pour préserver la spoliation permanente de la richesse nationale par les ultras favorisés et les grands groupes.
La présentation du budget de l’INRAE dans ce CSAE confirme l’indigence des moyens. Mais, comme nous avons déjà eu l’occasion de l’exprimer lors du Conseil d’Administration de décembre, ce budget est construit à partir de données incertaines et on peut s’attendre à voir arriver rapidement un budget rectificatif, qui, gageons-le, viendra encore amputer des crédits. Dans sa version actuelle, le défaut de recettes oblige déjà à prélever 18 millions sur le fond de roulement, régulièrement mis à contribution ces derniers temps pour assurer le métabolisme de l’Institut. Parallèlement la campagne de recrutement 2025 est en baisse de 60 postes par rapport à celle de 2024 alors que nos thématiques sont au cœur des besoins de transformation de notre société.
Ce CSA comporte un point sur la politique apprentissage à l’INRAE. Nous regrettons que les représentants du personnel ne soient plus impliqués dans la sélection des maîtres d’apprentissage. Il comporte également un point sur la mise en place de SIFAC. Nous y porterons nos inquiétudes sur les conséquences de l’interdiction des réimputations qui emprisonne la gestion financière des unités dans un cloisonnement par projet. Avec la disparition des remboursements sur ordres de mission permanent on va par ailleurs assister à une profusion d’ordres de mission entraînant une charge supplémentaire pour les gestionnaires. Sur ces deux points ce sont des choix délibérés qui sont à l’origine des disfonctionnements, et non des problèmes techniques dans le logiciel.
A notre demande, la situation de l’unité Apis sera de nouveau à l’ordre du jour. Nous réexprimons la volonté de voir trouvée une solution pour maintenir l’emploi et les compétences spécifiques présente dans cette unité. Enfin la CGT INRAE souhaite manifester sa solidarité avec les personnels des SDAR du centre Antilles-Guyane qui ont dû être relogés en urgence de manière précaire, en raison d’un risque d’effondrement du bâtiment administratif du site Petit-Bourg, alors que le danger est connu de longue date.
- La CGT INRAE et SUD Recherche ont par ailleurs fait une déclaration liminaire conjointe au sujet du comité médical, vous pouvez la retrouver ici https://inrae.ferc-cgt.org/IMG/pdf/declaration_liminaire_cgt-sud_conseil_medical_11fev2025.pdf
Sur la note de service Politique d’apprentissage : vote Contre unanime de toutes les organisations syndicales, la note sera reformulée et représentée le 4 mars.