Faire de Gaza une station balnéaire ?!!
Déclaration du syndicat de l’Université Bir-Zeit reçue en anglais, au sujet des dernières déclarations de Trump souhaitant faire de Gaza une station balnéaire.
Traduction française :
Déclaration du syndicat de l’université de Birzeit en Palestine.
La Palestine n’est pas à vendre.
Gaza n’est pas un projet immobilier
6 février 2025
En tant que syndicat de professeurs et d’employés d’université en Palestine, il nous incombe d’éduquer. Les dernières déclarations du chef actuel de l’empire américain, Donald Trump, ne sont rien d’autre que la continuation de plus d’un siècle de violence coloniale. La clarté fondamentale de traiter le monde comme sa propre propriété est peut-être la seule partie surprenante de cette dernière itération de l’oppression coloniale. Comme quatre générations de Palestiniens avant nous, nous refusons catégoriquement les intentions néfastes de l’impérialisme colonial de l’administration américaine actuelle et de ses alliés.
Ce type de regard colonial qui voit une terre sans peuple n’est pas nouveau pour les Palestiniens. Lorsque les Palestiniens ont récemment entendu le président de l’empire américain parler de « développer » une station balnéaire à Gaza, il faisait écho aux désirs de l’empire et du colonialisme de peuplement depuis plus d’un siècle. En exploitant l’audace la plus élémentaire de la cruauté du capitalisme dans le langage typique du développement immobilier, Trump représente le résultat banal de l’histoire du colonialisme et de l’impérialisme. Bien que cruel et violent, ce n’est ni nouveau ni surprenant pour les Palestiniens. Après tout, les Palestiniens peuvent enseigner et enseignent cette histoire du colonialisme comme un élément essentiel de notre résistance à celui-ci. Aussi grandioses, ou dans le cas de Trump, étourdis et confus, ces plans peuvent être, nous enseignons aussi à quel point ils sont irréalisables, comme ils l’ont toujours été.
La Palestine n’est pas à vendre. Gaza n’est pas un projet de développement. Ni la mer ni les montagnes ne sont des projets immobiliers… La Palestine sera libre, du fleuve à la mer. Mais nous voulons profiter de cette occasion pour enseigner. Le type de rhétorique immobilière de Trump est au cœur de la matrice coloniale-capitaliste, où la tentative de génocide d’un peuple entier est justifiée comme le moyen de provoquer le développement immobilier et de transformer la Palestine en marchandise à vendre. Nous, tous les Palestiniens, rejetons chaque élément de cette équation.
Il est honteux qu’une telle rhétorique criminelle puisse être si facilement employée dans la soi-disant diplomatie internationale, même si elle contourne toutes les règles fondamentales du droit international des droits de l’homme. C’est encore plus audacieux à la lumière des affaires de l’année dernière devant la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ), portées par plusieurs gouvernements internationaux au cœur du plaidoyer international contre l’État colonisateur. Nous honorons ce travail en cours au sein du Groupe de La Haye. Notre autodétermination ne se limite pas à ces arènes internationales, tribunaux ou parlements. Nous savons, comme nos alliés, comme ceux du Groupe de La Haye et tant d’autres à travers le monde, que notre autodétermination représente l’avenir, un avenir où des gens comme Trump ne seront que des notes de bas de page dans l’histoire de la façon dont la Palestine a conduit le monde à se libérer.
Syndicat des professeurs et employés de l’Université de Birzeit
Palestine occupée
La CGT-INRAE adresse évidemment son soutien au syndicat de l’université de Birzeit :
" Chers camarades,
Notre syndicat CGT-INRAE, syndical national des personnels de l’Institut National pour la Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) a pris connaissance de votre appel en défense de la Palestine et du peuple Palestinien, et vous apporte son plein soutien contre l’Etat colonisateur israélien et les prétentions impérialistes de Trump sur Gaza. A notre niveau, nous avons combattu pour que la direction générale de notre institut de recherches arrête sa collaboration avec une entreprise israélienne, Golan Heights, qui exploitait des vignes INRAE sur le plateau occupé du Golan, et nous venons de gagner. Plus globalement, nous combattons pour que l’Institut rompe toute convention avec les universités et instituts de recherche israéliens.
Vive la Palestine libre ! Free Palestine !
Paris le 10 Février 2025
Le Bureau National de la CGT-INRAE "