Retraites : Le 5 décembre, je fais grève et je manifeste, le 6, je poursuis la mobilisation pour l’élargir

, par  Secrétariat BL , popularité : 25%

Pour nos retraites et nos salaires
Le 5 décembre, je fais grève et je manifeste
Le 6, je poursuis la mobilisation pour l’élargir

La réforme des retraites n’est pas une simple réforme de plus, c’est pour les fonctionnaires un recul général du montant de nos retraites et une rupture du contrat social. Le montant ne serait plus calculé sur les 6 derniers mois, mais sur la rémunération tout au long de la carrière.

En prenant comme valeur du point « retraite » la valeur actuellement avancée dans le rapport Delevoye (5.5 euros de pension annuelle pour 100 euros de cotisations), les baisses de retraites seraient déjà énormes pour tous les agents INRA (Cf. tableau, plus bas, dans le portfolio).

Et les simulations présentées dans ce tableau sont encore optimistes, le blocage du montant total des retraites à 14 % du PIB, alors que le nombre de pensionnés va croître, implique que la valeur du point baissera, comme l’expliquait François Fillon devant le MEDEF en 2017 : « Le système de retraites par point en réalité permet de baisser chaque année la valeur des points et donc de diminuer la valeur des pensions » !

En 2017, le budget de la branche retraite était excédentaire de 1.9 milliard d’euros : l’objectif n’est pas de sauver le système de la faillite. L’objectif est de permettre aux marchés financiers d’accéder à la manne financière que constituent nos retraites, car parmi les salariés, ceux qui le peuvent compenseront la baisse de leurs pensions en souscrivant à des assurances privées vulnérables aux crises financières. La branche "retraites" de la sécurité sociale, c’est 230 milliards d’euros, autant d’argent qui ne passe pour l’instant pas par les banques ou les assurances privées.

Le tableau des niveaux de pensions montre déjà une forte baisse dès la mise en œuvre de la réforme, mais ce n’est qu’un début, car la valeur du point n’est pas fixe. Le gouvernement peut décider de la baisser en fonction du contexte économique et budgétaire comme cela a été le cas en Suède où ce système a été mis en place depuis les années 1990.
Suède : Pour assurer la stabilité financière du système, la valeur du point est réévaluée chaque année, en fonction de l’espérance de vie et de l’évolution du salaire réel moyen par tête. En cas de réserves financières insuffisantes ou de baisse du nombre d’actifs, un équilibrage automatique se déclenche, pouvant réduire drastiquement le niveau des pensions, comme en 2010, 2011 et 2014 (respectivement de -3%, -4.3% et -2.7%).
Le taux de retraités pauvres a fortement augmenté, ils y sont deux fois plus nombreux qu’en France (en savoir plus).

Pour améliorer les retraites, il faut réduire le chômage, revaloriser nos salaires et revenir sur les réformes successives qui ont appauvri les retraités. Il faut assurer à tous les travailleurs un contrat de travail et pour ce qui nous concerne, le maintien du statut de fonctionnaire. Contrairement à ce que fait croire le gouvernement, des moyens existent pour que les retraités aient un revenu digne avec une vraie égalité entre hommes et femmes. Pour cela, il faut mieux répartir le travail et les richesses. Quelle hérésie de faire travailler plus longtemps les séniors, alors que les jeunes ne trouvent pas d’emplois ! Il faut aussi cesser d’exonérer les entreprises de leurs contributions sociales et taxer les profits. Selon la Cour des Comptes, le montant des « niches sociales » qui amputent le régime de base de sécurité sociale et le fonds de solidarité vieillesse ont atteint plus de 90 Milliards d’euros en 2019 (soit 22 % du budget total de la sécurité sociale). Ces exonérations ont doublé depuis 2013 avec le CICE !

Unis et déterminés, nous pouvons stopper cette réforme, comme l’ont fait les salariés belges à qui leur gouvernement voulait aussi imposer le système par points, mais aussi plus généralement la politique antisociale de Macron. Partout dans le monde, les peuples se soulèvent pour exiger plus de justice sociale et plus de justice écologique.

Après l’appel de la CGT-INRA, SUD-INRA, SNTRS-CGT-IRSTEA et FO-IRSTEA, des assemblées générales se sont tenues dans de nombreux centres et ont décidé de rejoindre l’appel lancé par des syndicats de la RATP, de la SNCF, de l’énergie (ENEDIS, ENGIE) et du pétrole (Total) pour s’engager dans la grève du 5 décembre.

Pour nos salaires et nos retraites, nous devons, toutes et tous, être en grève et manifester le 5 décembre !

Mais pour faire céder Macron, cela ne sera pas suffisant, il faudra dès le 6 décembre, nous réunir en assemblées générales pour débattre de la reconduction
et élargir la mobilisation en nous organisant localement avec toutes les autres professions en lutte à l’hôpital, dans les écoles et dans le privé.

ABANDON DU PROJET DE RETRAITES PAR POINTS !