Le bal des vampires

, par  Secrétariat BL , popularité : 16%

Le bal des vampires - déclaration liminaire CGT au CA de l’INRAE du 12 juin 2025

Le bal des vampires.
La CGT-INRAE dénonce l’arraisonnement illégal dans les eaux internationales du bateau la "Flottille de la Liberté" qui tentait d’apporter de la nourriture à la population de Gaza affamée par le gouvernement israélien. Elle exige la libération immédiate, et sans conditions, de tous les militants arrêtés. Plus personne, et en premier le gouvernement français de M. Macron, ne peut fermer les yeux sur le génocide en cours, sauf à en être directement complice. Pour l’arrêter au plus vite, il importe de reconnaitre l’état de Palestine, de stopper les livraisons de matériel militaire, de suspendre les accords de coopération et les accords académiques, et de prendre des sanctions économiques contre l’Etat d’Israël. La CGT-INRAE salue les dockers de Fos-sur-Mer qui ont refusé par deux fois de charger du matériel militaire à destination d’Israël. Au modeste niveau de notre institut de recherches, la CGT-INRAE a obtenu que cesse sa collaboration avec une entreprise israélienne, Golan Heights Winery, qui exploitait des vignes INRAE sur le plateau occupé du Golan, et que le PDG de I’INRAE confirme qu’aucune relation académique n’est ni en cours, ni prévue avec des universités ou centres de recherche d’Israël. C’est cela qu’il s’agit de généraliser à tous les niveaux. La CGT INRAE appelle à participer massivement aux manifestations prévues notamment le samedi 14 Juin.

En France c’est le bal des vampires.
Premier vampire avec la fin du conclave réunissant des représentants des salariés et du patronat, chargés de trouver comment financer les retraites en s’interdisant d’augmenter les recettes ou d’arrêter les exonérations de cotisations patronales.
Comme on le savait depuis le début, cette équation est insoluble, et ce conclave n’a été que l’occasion de voir resurgir le spectre de la retraite par capitalisation, une aubaine pour les institutions financières, un désastre pour les salariés.

Deuxième vampire avec les discours sur l’instauration d’une TVA « sociale » qui serait mise en place pour compenser une baisse des cotisations sociales. Faisant semblant d’oublier les milliards d’exonérations patronales qui grèvent le budget de la sécurité sociale, mais aussi que la TVA est le plus injuste des impôts, celui qui touche d’abord les plus pauvres, ce projet se traduirait par une baisse du pouvoir d’achat et le transfert d’une partie de la rémunération du travail vers celle du capital.

Troisième vampire avec les projets de baisse du nombre de fonctionnaires et de suppression ou fusion d’agences et d’opérateurs de l’Etat. Face aux résultats budgétaires catastrophiques de tous les « petits Mozart » de la finance qui se sont succédés à la tête du pays, c’est toujours la même rengaine qui nous est servie : couper dans les dépenses de l’Etat et paupériser les services publics. Ceux qui à l’INRAE se souviennent du tumulte de la fusion entre l’INRA et l’IRSTEA ne peuvent que frémir en voyant un projet comme celui des ultra-libéraux de l’IFRAP qui proposent la fusion de l’INRAE, de l’IFREMER et de France-AgriMer, trois institutions qui n’ont même pas le même statut ! … De longues longues longues réunions en perspectives, pour un profit bien illusoire.

Quatrième vampire, les coupes budgétaires : Mi-avril ont été annoncés près de 200 millions d’annulation de crédits pour le programme 172 qui alimentent pourtant la quasi-totalité du soutien de l’Etat à l’INRAE. Quelles en seront les conséquences, nous n’en savons rien et nous nous étonnons de ne toujours pas voir figurer de budget rectificatif à l’ordre du jour de ce Conseil d’Administration.

Dernier vampire, le projet de loi Duplomb et le coup de force institutionnel de son passage devant les parlementaires : Préconisation du retour des néonicotinoïdes, du soutien aux méga bassines, de l’affaiblissement du rôle de l’ANSES. Alors que le Vivant s’effondre, le gouvernement choisit de saboter les outils de protection de l’environnement, et de sacrifier la santé publique et la biodiversité avec une loi écrite par et pour l’agro-industrie.

Nous nous inquiétons toujours du sort réservé à l’unité expérimentale APIS. Les travaux de cette unité ont ouvert la voie à l’interdiction en France et en Europe de l’usage des néonicotinoïdes. Alors que l’INRAE communique beaucoup sur « les abeilles », les agents d’APIS ont été heurtés par la dernière publication dans « Le Coin Des Médias » 21 mai intitulée « Abeilles : la science face au retour possible des néonicotinoïdes », dans laquelle aucune référence n’est faite aux travaux d’APIS notamment sur la technologie RFID dont il est question dans cet article ! Nous demandons toujours la création d’une nouvelle entité sur le site du Magneraud pour assurer la préservation de l’outil de recherche sur les abeilles domestiques dans un contexte de grandes cultures, et le maintien des compétences dans l’Institut.

Enfin ce Conseil d’Administration a à son ordre du jour l’examen des comptes consolidés de l’Institut, incluant ses filiales. La CGT INRAE exprime sa vive inquiétude sur l’évolution d’INRAE Transfert, filiale à 100% de l’INRAE, qui vient de lancer une procédure de licenciement économique de certains de ses employés, alors qu’INRAE Transfert avait justement été recapitalisé il y a 9 mois par décision de notre Conseil d’Administration. La CGT s’oppose à ce que ça soit aux salariés de devoir assumer les conséquences des errances de cette filiale.